Mobilisation de la CGT à la Météopole à l’occasion de la venue du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

Le 12 novembre, Patrick Hetzel, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, est venu à la Météopole. L’occasion pour la CGT à Toulouse de tracter le matin et le midi devant l’entrée de la météo, puis de prendre la parole sur les difficultés économiques qui traversent l’enseignement supérieur et la recherche et les positions réactionnaires et douteuses du ministre, y compris sur les sujets scientifiques.

Le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’invitait donc à la Météo à l’occasion de l’événement Starthèse Climax #2, pour “célébrer les jeunes chercheur·euse·s et l’entrepreneuriat”.

Mais quelle audace de célébrer la jeunesse universitaire quand il réprime cette même jeunesse dans son soutien à la Palestine. Quelle hypocrisie de célébrer la recherche universitaire, alors que le projet de Loi de Finances 2025, l’un des pires depuis des décennies, ampute le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche de 550 M€ par rapport à 2024, lui consacrant la pire part du budget de l’État (5,27 % à périmètre constant) depuis plus de 20 ans. Alors que :

  • Les conditions de travail et d’étude continuent de se dégrader, faute de postes statutaires pour répondre à l’augmentation du nombre d’étudiant·es
  • Les salaires réels ne cessent de baisser, faute d’indexation du point d’indice sur l’inflation depuis 25 ans (de -500 à -1800 € mensuels) et faute d’augmentation du niveau des primes, parmi les plus faibles de la fonction publique
  • Le patrimoine de l’ESR ne cesse de se dégrader, avec près de 60 % de bâtiments délabrés, des problèmes d’hygiène, de chauffage ou d’amiante afférents
  • La recherche devient une jungle administrative sous-financée avec la multiplication des appels à projets
  • La pauvreté étudiante ne cesse de croître, faute de réforme structurelle des bourses et en maintenant le sous-financement chronique des CROUS.

Patrick Hetzel incarne le tournant réactionnaire et répressif engagé depuis quelques années contre le mouvement social, contre les minorités et contre les libertés académiques. En tant qu’élu, ce soutien de La Manif pour Tous vote contre la constitutionnalisation de l’IVG et contre l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Il porte une centaine d’amendements contre le projet de loi sur la fin de vie, et soutient la proposition de loi anti-trans.

En avril 2024, il propose la création d’une commission d’enquête relative à l’entrisme idéologique et aux dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur. Une résolution qui frise l’entrave à la liberté académique, puisque le CNRS a réfuté la réalité scientifique du terme “islamo-gauchiste” et condamné son utilisation polémiste à l’encontre des universités. Une résolution qui n’aurait donc pas dû nous inquiéter, et qui aurait pu nous faire sourire, si elle n’avait été prononcée par notre actuel ministre. Ce même Patrick Hetzel, qui contre les avis des scientifiques et des organisations de santé, défendait publiquement l’usage du traitement à l’hydroxychloroquine durant la pandémie de COVID-19.

C’est dans cette tendance réactionnaire que s’inscrit la circulaire du 4 octobre 2024 diffusée par Patrick Hetzel aux chef·fes d’établissements. Sous couvert de “maintien de l’ordre”, il cherche à faire taire les voix qui s’élèvent en solidarité avec les peuples palestiniens et libanais, au sein des universités comme dans l’ensemble de la société, contre le génocide en cours depuis plus d’un an à Gaza, le nettoyage ethnique et la colonisation de peuplement, contre l’invasion brutale du Liban, et pour l’arrêt immédiat des bombardements et des massacres.

Le SNM CGT réaffirme ses valeurs internationalistes face à l’escalade en cours dans la région, et se place donc en total soutien avec la lutte au sein des universités pour la paix

De ce fait nous demandons, entre autres :

  • De réaffecter le Crédit Impôt Recherche à l’ESR. Cette niche fiscale a coûté plus de 7 milliards d’euros à l’État en 2024, sans être contrôlée ni conditionnée à une véritable stratégie de recherche des entreprises
  • L’embauche massive de personnels titulaires sur des postes correspondant à leur qualification, pour assurer les missions et répondre aux besoin urgents et critique de notre secteur.
  • La non application de la circulaire Hetzel visant à sanctionner tout soutien au peuple palestinien dans les universités, l’arrêt de la répression contre les manifestations et mouvements pro-palestiniens plus que jamais indispensables face à l’inaction et l’indifférence d’une majorité des États occidentaux, dont la France.
  • La protection des libertés académiques et le respect du droit syndical dans l’ensemble de nos universités.
  • L’arrêt des poursuites en justice et des sanctions disciplinaires contre nos camarades inculpé·es au seins des universités et des syndicats (eg. Timothé Esprit).

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