Etat des lieux sur la thématique des violences sexuelles et sexistes au travail à Météo France (précautions à prendre)

(temps de lecture : 3 min)

Depuis plus de 5 ans, le SNM-CGT sollicite l’administration de Météo-France pour qu’elle mette en place un questionnaire sur les VSST (violences sexistes et sexuelles au travail), ainsi que cela avait été prévu par le premier plan égalité professionnelle de l’établissement sous l’impulsion du SNM-CGT.
En dépit d’un calendrier accéléré, d’une faible retenue des propositions, remarques et demandes des organisations syndicales, de points que la DRH a refusé de négocier, le SNM-CGT vous incite à répondre au questionnaire afin de faire émerger les VSST que vous avez pu rencontrer. En effet, en France, 79 % des femmes déclarent avoir été victimes de sexisme au travail (Baromètre collectif #StOpE 2023) et 1 femme sur 5 a déjà subi une situation de harcèlement sexuel dans le cadre de son emploi (Défenseur des droits 2015).
Mesures de précaution : les fais évoqués dans le questionnaire peuvent provoquer des réactions de dégoût, de choc, d'inconfort, voire de détresse, et faire écho à des situations difficiles que vous avez vécues. Sentez-vous libres d'arrêter de remplir cette enquête à tout moment.

Si vous avez été victime ou témoin de violences, nous vous encourageons à nous contacter, nous pouvons vous aider et vous défendre. Vous pouvez aussi consulter notre fascicule d'aide si vous ou un.e de vos proches vous trouvez dans une situation de VSST, il contient plusieurs ressources mobilisables en cas de besoin :

https://snmcgt.reference-syndicale.fr/2023/07/25/fiche-pratique-que-faire-en-cas-de-violences-sexistes-et-sexuelles-au-travail/ 
Nous vous invitons à vous emparer de ce questionnaire comme outil de diagnostic d’une manière aussi exhaustive que possible. S’il laisse peu de champs pour développer un sujet ou exprimer un point qu’il n’aborde pas mais que vous souhaiteriez souligner, deux encarts d’expression libre à la fin du questionnaire devraient cependant vous être offerts. Nous vous proposons de les utiliser afin de pallier les manquements du questionnaire, même si ce que vous souhaitez exprimer semble sans rapport avec la question énoncée. Vous pouvez par exemple y consigner :
  • une expérience non abordée dans les questions, les angles morts du questionnaire, vos remarques, etc. ;
  • des VSST antérieures à 3 ans (le questionnaire a une profondeur de 3 ans seulement) en précisant si possible la temporalité ;
  • vos doutes quant à vos réponses (les seules réponses proposées sont « Oui », « Non », « Je ne souhaite pas répondre » mais il se peut aussi que vous ne sachiez pas répondre) ;
  • le cas échéant, le fait que les VSST ne proviennent pas d’une personne unique (il n’y a pas de question sur le nombre de personnes qui ont pu, à votre connaissance, commettre des VSST, que vous en ayez été victime ou témoin) ;
  • vos éventuelles réticences à saisir le dispositif de signalement de Météo-France si vous en avez fait un ;
  • etc.
D’autre part, le questionnaire aborde de manière relativement floue plusieurs points que nous explicitons ci-dessous :
  • Dans la dernière version du questionnaire dont les organisations syndicales ont eu connaissance, le cadre de travail est défini de manière trop réductrice. Le cadre de travail englobe tous les moments passés entre collègues (c’est-à-dire entre personnes rencontrées sur le lieu de travail ou en lien avec le travail), quel que soit le contexte, en grand ou en petit groupe, sur site ou non, pendant les heures de travail ou non.
  • La question du consentement est soulevée par le questionnaire mais le terme n’est pas défini. Voici une définition donnée dans un guide de 2021 du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance :
    • Tout acte sexuel doit être consenti par les deux partenaires.
    • Le consentement peut être verbal ou non verbal.
    • Le silence ne vaut pas consentement.
    • Le consentement doit être libre, éclairé et donné personnellement.
    • Le consentement doit être donné par la personne elle-même.
    • Il n’y a pas consentement si :
      • il est donné par un tiers ;
      • la personne n’a pas la capacité de consentir (à titre d’exemple, la personne est inconsciente du fait notamment de l’alcool ou de drogues, de médicaments) ;
      • si elle a subi des violences, des menaces, de la contrainte physique ou morale.
    • Une personne peut être d’accord pour un acte sexuel et en refuser un autre.
    • Une personne peut, après avoir consenti à l’acte sexuel, exprimer ensuite son refus de poursuivre.
    • Le consentement peut être retiré à tout moment.
  • Il se peut que vous ayez été victime ou témoin de comportements sexistes ou sexuels non répertoriés dans le questionnaire (par exemple : confidences à connotation sexuelle ; avances non désirées ; demandes de sorties à deux répétées malgré vos refus ; attitudes suggestives, obscènes, insistantes ou gênantes ; attitude hostile, humiliante ou menaçante après que vous avez refusé une proposition sexuelle ; gestes ou contacts (frôlement, caresse, étreinte…) non souhaités ; recherche d’une proximité physique non souhaitée ; présence non souhaitée continuellement imposée ; cyberharcèlement ; …). Ces pratiques relèvent du harcèlement. Vous êtes donc concerné.e.s par les questions portant sur les comportements sexistes ou sexuels.
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