Un Comité Social d’Administration – Action Régionale dans l’Hexagone s’est tenu le mardi 21 mai 2024.
En résumé :
– Bons points :
- La direction va étudier la possibilité d’améliorer l’attractivité des postes en régions en facilitant l’accès au logement.
- En matière de mobilité en régions, elle va présenter une note sur le travail à distance lors du CSA EP du 30 mai.
- La direction va réfléchir aux manières d’alléger la charge de travail des ingénieurs commerciaux de la DIRIF en déléguant certains de leurs contrats aux DIRs voisines.
– Points moins bons :
- La direction ne s’engage pas à rouvrir un poste de RCR à temps plein en DIRN.
- Le personnel déplore en DIRs une charge de travail excessive dans certaines divisions, d’autant plus dans les équipes en sous effectif. Pour y répondre, la direction compte sur les élèves de l’ENM, tant les fonctionnaires que les civils, qui sortiront d’école en septembre.
- Bilans et CET sont à la hausse dans les services de prévision. Le total d’heures emmagasinées représentent 32 ETP !
- Au CMC, les agents alertent sur une situation difficilement tenable et demandent la mise en place de l’astreinte. La direction est vigilante au CMC. Pour le SNM/CGT, le principal est que les conditions de travail des agents redeviennent dignes avec une fin de la hausse des bilans.
- Concernant les JOP 2024, le parcours de la flamme a augmenté, dès mai, la charge de travail des prévisionnistes en DIRSO et DIRSE par des sollicitations préfectorales. De fait, nous avons demandé à ce que l’ensemble des divisions Services bénéficient de la prime JO. La direction a refusé à nouveau.
En détails :
Divisions commerce en DIRN et DIRIF
La DIRN et la DIRIF ont mutualisé l’encadrement des divisions Commerce. Le nouveau responsable du commerce régional (RCR) consacre 80 % de son temps de travail à la DIRIF et 20 % à la DIRN.
Les agents estiment que l’organisation actuelle n’est pas favorable au bon fonctionnement des deux divisions Commerce notamment car leur charge de travail est élevée et que la formation des nouveaux ingénieurs commerciaux a beaucoup reposé sur les ingénieux commerciaux déjà en poste.
Le présent RCR en DIRN/DIRIF arrivant bientôt au terme de sa carrière, les agents demandent à ce que l’organisation soit réétudiée en remettant de préférence un RCR à temps plein pour chaque DIR. Aussi, ils demandent que le périmètre du portefeuille de la DIRIF jugé trop large soit réévalué de telle sorte à ce que la charge de travail soit mieux adaptée à l’effectif des IC de la DIRIF. D2C/DV/D et DSR/D se sont dit ouverts à une délégation de certains contrats aux DIRs voisines (DIRN et DIRNE) mais ils n’envisagent pas actuellement de rouvrir un poste de RCR à temps plein à la DIRN.
En plus de l’augmentation de la charge de travail, les IC voient leurs perspectives d’évolution de carrière / de mobilité être drastiquement réduites. En DIRN, ce sont principalement les équipes de prévision (en horaire permanent) qui sont susceptibles de permettre aux IC une mobilité interne à la DIRN. Nous avons interpellé la direction en demandant à ce que davantage de postes à Toulouse soient ouverts au travail à distance en particulier pour les IC de la DIRN mais plus généralement pour les agents en DIR. DSR/D nous a précisé qu’un bilan sur le travail à distance dans l’établissement sera fait au CSA EP du 30 mai.
Direction d’un côté, personnel et syndicats de l’autre, restent en désaccord sur la pertinence de l’organisation du commerce en DIRN et DIRIF notamment pour améliorer les conditions de travail des agents. Cependant, D2C/DV/D et DSR/D n’envisagent pas d’étendre le dispositif à d’autres DIRs. Enfin, fort de ce retour d’expérience complet sur l’organisation du commerce en DIRN et DIRIF, nous avons demandé à ce que des bilans similaires soient fournis lors du prochain CSA ARH pour les autres divisions Commerce de l’Hexagone.
Organisation des divisions Services
Suite au CSA ARH du 30 janvier, une nouvelle concertation régionale a eu lieu entre les DIRs/D et les agents des divisions Services afin que les horaires de début et de fin de vacation choisis par les agents se fassent en totale connaissance des choix faits par les autres divisions Services. DSR/D a soumis au vote, un à un, l’ensemble des documents d’organisation des divisions Services. Le SNM/CGT s’est abstenu, on vous explique pourquoi.
Les organisations cibles des divisions Services ne nous semblent pas satisfaisantes pour plusieurs raisons. Depuis la réorganisation de la chaîne de prévision en automne 2023, la charge de travail des MC et des CPR a augmenté notamment lors des mauvaises initialisations des productions que ce soit à cause du système Prométhée (MSB entre autres) ou de la base Alpha (AP/BP entre autres). C’est, avec difficulté voire anxiété, que les vacations de renfort CPR sont assurés par les MC. Dans certaines DIRs notamment la DIRIF, ils alertent sur le fait qu’ils n’ont pas été suffisamment formés en amont rendant sur le plan technique la réalisation de vacation de renfort inconfortable (ce qui n’empêche pas la direction d’assumer cette période de rodage sur le tas). Par ailleurs, les organisations du travail soumises au vote seront, dès leur première saison, dans l’impossibilité d’être rigoureusement mises en œuvre du fait des sous-effectifs dans certaines DIRs. Effectivement, en DIRCE et DIRIF par exemple, alors que les soirées estivales sont fréquemment orageuses, les renforts censés être systématiquement armés ne le seront qu’exceptionnellement. Cette organisation dégradée n’encourage pas à donner son approbation à la direction. Enfin, il est paradoxal de délimiter l’organisation du travail dans les services de prévision en premier lieu puis dans un deuxième temps, de donner un bilan sur les possibilités de leur attribuer une charge de travail supplémentaire, à savoir la correction de la base Alpha en région. Heureusement que DSR/D nous a rapidement rappelé que rien n’est gravé dans le marbre concernant les organisations des divisions Services !
Effectif, bilan horaire, CET au sein du périmètre ARH
Suite à une suspension de séance, l’ensemble des représentants du personnel ont déposé une motion intersyndicale pour alerter sur les sous-effectifs fréquents dans les DIRs de l’Hexagone : « Les représentants du personnel s’inquiètent de la situation de sous-effectif dans la quasi-totalité des services de prévision, dans un contexte de réorganisation qui met sous tension les équipes. Le personnel demande à ce que les sous-effectifs soient résorbés au plus vite, notamment en redonnant de l’attractivité au métier de prévisionniste. »
Effectivement, contrairement aux causes mises en avant par la direction expliquant le sous-effectif par un contexte conjoncturel de réorganisation et une hausse dans le Tableau de Répartition Optimale des Effectifs Disponibles (TROED) dans les services de prévision suite au protocole social, les sous effectifs en régions (marqués en DIRSO et en DIRIF par exemple) se répètent et ne sont pas conjoncturels. Ils sont dus notamment aux départs en retraite non ou mal anticipés mais aussi par la perte d’attractivité des postes en région. Effectivement, les DIRs subissent depuis plusieurs années une baisse d’effectif limitant drastiquement les possibilités de mutation internes à une région. De plus, les postes de prévision perdent en attractivité comme l’appuient les demandes de mutation précoces des agents primo-affecté en division Services. Cette baisse d’attractivité s’explique par la mise au second plan de l’expertise humaine chez les MC ces dernières années mais également par le coût de la vie dans les grandes métropoles régionales pour les agents les moins rémunérés. Pour y répondre, DIRSO/D a proposé à DSR/D que l’établissement se donne des moyens (par exemple, en cotisant à Action Logement) pour aider les agents en difficulté à trouver plus facilement un bien immobilier en location.
Aussi, les effectifs sont parfois sous dimensionnés dans les DIRs. En effet, à DIRCE/Commerce, le personnel déplore la charge de travail jugée excessive. De même, à DIRIF/Service, les prévisionnistes persistent à demander un deuxième directeur adjoint. DSR/D reste opposé à l’idée. De plus, nous avons demandé à ce que le travail syndical soit comptabilisé au même titre que les temps partiels. De cette manière, l’engagement syndical ne se ferait pas au détriment du bilan des équipes. DSR/D y reste opposé et rappelle que les temps partiels ne sont pris en compte lorsqu’ils atteignent, cumulés, 0,8 ETP dans l’équipe.
Pour pallier le sous effectif en régions, DSR/D compte s’appuyer notamment sur les élèves qui sortiront de l’ENM à l’automne prochain, tant les ingénieurs fonctionnaires que les ingénieurs civils. Parmi ces derniers, quitte à travailler pour Météo-France en sortie d’école, combien d’entre eux auraient préféré bénéficier du statut avec la rémunération et les 3 annuités de cotisation pour la retraite qui vont avec ?
Évidemment, le sous-effectif se traduit dans l’évolution à la hausse des bilans et des CET des agents dans les services de prévision. La direction a rappelé que la hausse globale des bilans des MC et CPR est due entre autres à l’arrivée des anciens PAR qui historiquement avaient des bilans élevés ( les équipes PAR étaient en sous-effectifs avant la suppression de leurs postes) . Quoi qu’il en soit, le constat est clair. Pour permettre aux équipes actuelles de prendre la totalité du repos emmagasiné sous forme de CET ou sous forme de bilan, il faudrait 32 nouveaux agents sur 1 an (18 ETP pour compenser les bilans, 14 ETP pour compenser les CET). Dans certaines équipes notamment à Médias, au CMC ou encore au CMAN, le bilan moyen atteint environ +350/400 h, l’équivalent de 2 à 3 mois de repos.
Aussi, nous avons alerté la direction sur le fait que certaines heures supplémentaires réalisées par les agents ne figurent pas dans leur CET ou leur bilan. C’est le cas des heures rémunérées via IPHA ou via CET. En conséquence, nous avons demandé à ce qu’un bilan en soit aussi fait. Enfin, nous avons demandé à la direction de faire une nouvelle synthèse des bilans / CET à l’automne prochain d’autant plus avec des sous-effectifs qui s’accentueront ces prochains mois.
Par ailleurs, nous avons interpellé la direction car les bilans évoluent fortement, dans certaines équipes, entre les périodes de VH et hors VH notamment en DIRNE et en DIRSO. En période VH, les équipes de MC passent, dans certaines DIRs, à 5 tableaux de bord rendant difficile d’assurer des formations VH chez les clients sans enchaîner journées de formation et vacations opérationnelles. De nombreux formateurs VH aboandonnent. DSR/D a rappelé que les divisions Commerce étaient au courant des contraintes opérationnelles en période hivernale mais que le client restait roi dans un certains sens, qu’il avait plus de poids dans la négociation des modalités du contrat.
Centre Météorologique Corse
Au Centre Météorologique Corse, le personnel alerte sur les conséquences de l’organisation actuelle du travail. Effectivement, depuis le protocole social signé à l’automne 2023, la direction s’est engagé à ne pas appliquer l’astreinte dans les services de prévision. De fait, les agents du CMC assurent un renfort MC systématique en période hivernal et exceptionnel le reste de l’année. Cependant, l’effectif du CMC n’est pas dimensionné pour absorber la charge de travail que représente le doublement systématique du poste. Aussi, les périodes de formation et les mobilités à venir de certains agents renforcent la charge de travail sur les agents du CMC. Pour rappel, compte tenu des efforts fournis en 2023 par le CMC, DIRSE/D avait réalisé une demande de bonus collectif au CIA mais la DG n’a pas satisfait la demande.
Actuellement, l’organisation du travail au CMC génère une hausse des bilans et de la fatigue. Le personnel du CMC demande donc unanimement de mettre en place un service d’astreinte pour y pallier. A titre indicatif, nous avons demandé à DSR/D et DIRSE/D : combien d’ETP en plus faut-il pour doubler systématiquement le poste opérationnel du CMC ? Ils nous ont répondu : 2 ETP.
Côté SNM/CGT, ce qui est primordial, c’est que les conditions de travail des agents du CMC qu’elles s’améliorent et cessent d’être insoutenables. DIRSE/D a précisé qu’un GCL serait sûrement organisé à l’automne notamment pour résoudre cette situation.
Formations réalisées en 2023
La direction de la formation permanente (SG/RH/FP/D) nous a fourni un bilan des formations suivies en 2023 par les agents des DIRs de l’Hexagone. Ce bilan ne tient compte ni des formations 3P ni des périodes de tuilage pour les nouveaux agents que l’on peut estimer à 3 à 5 vacations par agents.
En 2023 par rapport à 2022, les agents se sont autant formés au global sur l’ensemble des DIRs. En revanche, les formations en météorologie de base ont été davantage suivies tandis que les formations en météorologie dédiée (spécialisée) ont été moins dispensées pour les agents en régions.
Avec quelques précautions à prendre tout de même, d’une part, les sous-effectifs rendent les prévisionnistes davantage indisponibles pour suivre des formations, notamment celles en météorologie dédiée. D’autre part, le renouvellement conséquent des effectifs des services de prévision amène à ce que les formations en météorologie de base soit plus prisée, notamment pour les agents recrutés sous contrat et n’ayant pas étudié à l’ENM.
JOP 2024
Nous avons demandé à ce qu’un point Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 soit ajouté à l’ordre du jour. En effet, depuis le début du parcours de la flamme olympique, les préfectures ont davantage sollicité les prévisionnistes au travers de briefings notamment en DIRSE et en DIRSO. Au motif que les JOP entraînent déjà en mai une augmentation de la charge de travail dans les équipes de prévision, nous avons revendiqué une extension de la prime JO pour l’ensemble des prévisionnistes. DRI/D et DSR/D ont dit non tant à la demande du SNM/CGT. Idem pour la demande de prime par les MC de la DIRSE ayant adressé une lettre à la PDG.
→ Le prochain CSA ARH aura lieu le 24 septembre 2024 et sera l’occasion de faire un point notamment sur l’assignation dans les services de prévision ainsi que sur les JOP 2024.