Représentait le SNM/CGT : Frédéric PERIN (DIRCOM/DOC)
0 – Approbation de l’ordre du jour du Conseil d’administration.
approuvé
En préambule, FO lit une déclaration liminaire sur le bilan très négatif de la bascule Prévi
Réponse de la PDG : « une réunion de conciliation suit le présent CA, le sujet est à l’ordre du jour de la FS EP du 15 décembre« , « le ministre a discuté de ce sujet avec des prévis et des représentants des organisations syndicales hier à Toulouse« . Elle a ajouté « qu’il était trop tôt après quelques jours d’opérationnel de dresser un bilan et qu’il y aurait un point précis sur le sujet lors du prochain CA en mars 2024 » mais que « quelles que soient les remontées techniques, qu’elle constatait les difficultés rencontrées par un certain nombre d’agents et qu’elle en parlerait avec la psychologue du travail et le service médico-social » (semaine 49).
I – Approbation du compte-rendu du Conseil d’administration du 13 octobre 2023.
approuvé
II – Points d’actualité.
Entre autres points soulignés :
– nouvelle station NIVOSE massif du Mont Blanc (2700m) pour la prévision des avalanches
– visite du ministre Béchu à la Météopole
– renouvellement des moyens de calcul
– records climatiques
– succès de la « Météo des Forêts »
– crise de l’eau à Mayotte,…
suite à la lettre du 7/11/2024 des agents du SPC Sud Est, le SNM/CGT fait un retour sur le transfert du SPC Med à la DREAL SE : « Au 7 novembre 2023, 3 des 5 agents recrutés par la DREAL PACA sont arrivés au SPC. Côté agents Météo-France du SPC, l’un a quitté MF, 3 agents restent au SPC à 100 % si besoin jusqu’au transfert dont la date butoir a été fixée au 01/04/2024, 2 agents ont pris leur poste dans leur nouveau service d’accueil mais continuent d’assurer leurs tours d’astreinte conformément à l’accord de septembre dernier concernant les modalités de prise de poste. Cet accord avait pour but d’assurer la continuité de service d’une part, et la formation des nouveaux agents du SPC d’autre part. Cet accord demande un gros effort de la part des agents de Météo-France : ils subissent déjà une ré-organisation brutale et un changement de vie professionnel et sont de plus placés dans une situation très inconfortable vis-à-vis de leurs futurs services qui doivent patienter, le temps que les agents recrutés soient disponibles à temps plein pour leur service. Coté DREAL, il semble que tout ne soit pas fait pour que le transfert se passe dans les meilleures conditions : les futurs agents n’ont pas pu suivre les épisodes exceptionnels qui ont touché la Corse début novembre pour une question d’autorisation administrative, ils n’ont pas reçu de décision indiquant que leur lieu de travail se situait dans les locaux de Météo-France à Aix-en-Provence et l’un des agents n’avait pas été rémunéré pour le mois d’octobre. Il avait été dit que la date du 1er avril 2024 était une date maxi et que les agents MF du SPC pourraient rejoindre leur nouveau poste à temps, dès que les agents DREAL du SPC seraient formés, mais les agents ont aujourd’hui de sérieuses craintes sur cette possibilité. La situation a-t-elle évolué depuis un mois ? »
Réponse DG Ad : « l’épisode de la Corse a été un raté mais il a été rattrapé, un courrier a été envoyé aux agents DREAL, les décisions d’affectations sont en cours. Pour les 7 agents météos ils ont trouvé leur point de chute mais deux situations restent à régler«
Réponse Mme Le Hideux, (en charge de l’hydrologie à la DGPR) : « les engagements (DREAL) ont été tenus, les 2 agents DREAL manquants arriveront le 1/01/2024, les documents pour les affectations doivent d’abord passer au CSA DREAL, les documents administratifs sont en cours et la hiérarchie DREAL va venir voir les agents DREAL« .
Un des membres du SPC présent en séance indique que les agents météos sont en souffrance, qu’ils ne font plus confiance à la DREAL et qu’ils doivent encore subir les retards et la façon de faire de la DREAL.
Mme Le Hideux ne répond pas sur ce point. Pour sa part, la PDG indique « qu’on voulait bien faire les choses et que cela prenait du temps« .
En fait, les deux directions font comme si le 01/04/2024 était la date normale et fixée depuis le début, alors qu’on avait écrit aux personnels en janvier 2023 que c’était une date limite !
III – Délibération relative au budget initial pour l’année budgétaire 2024.
A noter que ce budget est présenté à l’équilibre, sans déficit ni prélèvement sur le fond de roulement.
Plusieurs facteurs permettent cet équilibre :
– hausse moins importante en 2024 du prix de l’électricité (surcoût en 2024 de l’ordre de 0,8 M€ par rapport à 2022, mais en baisse de 10 M€ par rapport au BI 2023). 70 % de la consommation électrique est liée aux deux supercalculateurs de l’établissement. La consommation devrait baisser d’environ 10 % pour les sites habités par rapport à 2022 (consommation stable pour les salles de calcul et les sites d’observation isolés). Pour le gaz, une réduction de 15 % par rapport à 2022 est prévue.
– baisse de la masse salariale suite à l’arrêt du dispositif IDV : L’enveloppe 2024 de 245,675 M€ est en baisse de 2,391 M€ par rapport à 2023 (248 M€), suite à l’arrêt du dispositif IDV.
– hausse de la Subvention pour charges de service public versée à Météo-France : 194,6 M€ (+14,1 M€ par rapport à 2023) avec un schéma d’emploi 2024 relevé (provisoirement) de +25 ETP à hauteur de 2 632 ETPT (mais qui sera réduit de 7 ETP lors du transfert du SPC vers la DREAL PACA).
Pour le reste, le budget 2024 reste cadrée par le COP conclu avec la tutelle :
– poursuite du renouvellement des infrastructures techniques utilisées pour les missions de base (réseaux d’observation, systèmes d’information…) .
– renouvellement des équipements techniques associés au supercalculateur (réseaux, équipements de pré et post-production, stockage…) : 7 M€ en investissement et lancement du renouvellement de l’infrastructure des Données Publiques pour 1 M€ en investissement.
– modernisation des réseaux d’observation (radars et réseau de radiosondage) et 4 bouées mises à l’eau en 2024 suite aux décisions 2022.
– poursuite de la mise en conformité avec le règlement 373 de l’UE pour les systèmes d’observation implantés sur les aérodromes et pour les systèmes d’information utilisés pour la production et la diffusion des informations dédiées.
Détails sur les financements d’État et publics :
– Subvention pour charges de service public versée à Météo-France : 194,6 M€ (montant pris en compte après déduction de la réserve de précaution (3,5 M€) et ventilé sur deux lignes : « Subvention Etat » et « Autres financements de l’Etat » pour la subvention spécifique « Calcul intensif » de 9,3 M€).
Remarque : la SCSP comprend cette année le financement de l’intégralité des mesures salariales gouvernementales annoncées fin juin 2023 (revalorisation du point d’indice et hausse de 5 points d’indice au 1er janvier 2024, mesures grilles bas salaires, GIPA, revalorisation du barème de monétisation des CET et passage à 75% du remboursement transport), contrairement à 2023 où les mesures salariales avaient été prises sur les crédits de l’établissement.
– Subvention EUMETSAT (programme 193 « Recherche Spatiale ») :
– Subvention DGPR (programme 181 « prévention des crues ») : 3,14 M€, est ventilée entre les lignes « Autres financements de l’Etat » et « Financement de l’Etat fléchés », selon la nature des dépenses que la subvention couvre (le montant inscrit à la ligne « Financements de l’Etat fléchés » de 1,8 M€ correspond à la part de la subvention DGPR pour les investissements liés à la rénovation du réseau radar)
– Autres subventions (environ 300 k€) provenant de services de l’État : DGSC, préfecture de la zone de défense sud-est (maintenance du réseau « feux de forêt »), de la Direction générale de l’Armement…
– financements issus des conventions conclues avec des collectivités territoriales ou organismes publics (exemple : IRSN pour l’hébergement des stations de mesure de la radioactivité) et aides ponctuelles perçues dans le cadre de projets spécifiques : 1,14 M€ (ligne » Autres financements publics »).
ressources propres
– redevances Navigation aérienne :
85,55 M€ (stable depuis 2012).
– recettes commerciales attendues pour 2024 :
Audiotel : 1 M€ (soit -0,2 M€ / BI 2023)
Recettes publicitaires : 7 M€ (soit + 0,4 M€ / BI 2023)
Professionnels : 27 M€ (soit – 0,1 M€ / BI 2023)(dont 3,6 M€ pour le contrat DGEC)
– Autres recettes (redevances, loyers, prestations de services non commerciales) :
9 M€ (soit -1,8 M€ / BI 2023, en raison de la suppression des redevances pour les données publiques)
Concernant la gratuité des données publiques, le SNM/CGT est revenu sur le coût pour l’établissement de cette mesure : le coût budgétaire immédiat est d’1 M€ de coût informatique en investissement (financé cette année, mais quid les prochaines ?) auquel il faut ajouter la perte immédiate des 1,8 M€ de redevances données publiques et les remboursements des abonnements « publithéques » pour 600 k€. Qu’en est-il de la prise en compte dans les coûts de fonctionnement ? (dans la note de présentation du point V, on parle de « moindres coûts » avec une solution externe mais ces coûts existent quand même). Il y a aussi la charge de travail liés à la mise en place : qui va s’en charger ? une partie des ETP supplémentaires de 2024 est indiquée comme destinée aux données publiques mais combien et à quelle date effective ?
Réponse de la PDG : « concernant les emplois, 2 ETP sont déjà consacrés aux données publiques en 2023 et 2 ETP de plus en 2024. Concernant les coûts de l’opération, certains sont déjà identifiés et en partie pris en compte par la subvention d’Etat. Pour les autres coûts, la DINUM propose une solution (voir Point 5) et on va continuer à essayer de diminuer le reste : si on peut, on va essayer de supprimer d’anciennes infrastructures coûteuses en moyens humains et financiers pour leur entretien. Les abonnements publithèques seront remboursés petit à petit.«
Recettes fléchées (financements perçus pour les projets de recherche, couvrant les dépenses de masse salariale « hors plafond » et les dépenses de fonctionnement et d’investissement liées) : 20 M€
dont
– 1,1 M€ pour les projets du programme européen d’observation de la Terre Copernicus
– 8,4 M€ pour le projet « DEODE » (création d’un jumeau numérique de la Terre) et 1,2 M€ pour la phase 2 (somme utilisée pour le paiement des sous-traitants – services météorologiques nationaux ou institutions scientifiques – intervenant dans le projet et pour le paiement des salaires des chercheurs embauchés en CDD spécifiquement pour le projet)
– 2,2 M€ pour le projet TRACCS (Transformer la modélisation du Climat pour les services Climatiques)
Détails sur les dépenses 2024
A – Dépenses de personnel
En 2024 on a une masse salariale de 250,775 M€ pour 2732 ETPT se répartissant en
– 2632 ETPT « sous plafond » : dont
– 2242 titulaires dont 347 corps communs et 1895 corps propres
– 390 contractuels, dont 373 de droit public (188 CDI + 165 CDD dont 20 titulaires détachés sur contrat auprès de Météo-France) et 17 de droit privé (17 CDI)
– 100 ETPT « hors plafond » : dont 80 contractuels de droits public (CDD) + 20 apprentis
Détail mesures sociales 2024
– mesures générales : GIPA (0,803 M€) + revalorisation bas salaires (0,053 M€)
– mesures statutaires (2,02 M€) : mise en œuvre du plan de requalification des techniciens supérieurs de la météorologie en catégorie A et revalorisation générale de 5 points des grilles indiciaires de la fonction publique.
– mesures indemnitaires (1,14 M€) : revalorisation annuelle des techniciens supérieurs de la météorologie, doublement de la prime d’intéressement, mise en place d’un seuil supplémentaire pour les vacations de nuit, revalorisation du barème de monétisation des CET, passage à 75 % du remboursement de transport.
– mesures de réorganisation du temps de travail : (0,1 M€) en attente publication des textes relatifs aux astreintes et aux IPHA.
– mesures de restructuration et ARE : 1,5 M€ (pour versement solde IDV 2023) + 4,8 M€ (ARE post-IDV)
B – Dépenses de fonctionnement :
74,976 M€ de CP (baisse de 15% par rapport au BI 2023) répartis en
-Fonctions Supports : 17,699 M€
Observation : 6,944 M€
-Informatique et transmissions : 23,177 M€ (dont calcul intensif 18,859 M€)
-Production : 0,916 M€
-Actions commerciales : 6,732 M€ (dont contrat DGEC)
-Aéronautique : 1,538 M€
-Recherche : 3,292 M€
-Formation : 1,46 M€
-Contrats de recherche (TRACCS, DEODE,…) : 13,218 M€
à noter :
–budget frais de mission abaissé à 3,2 M€ (soit une baisse de 20% par rapport aux dépenses 2019 (avant COVID).
-baisse de la consommation d’électricité d’environ 10 % (économie autour de 180 k€) pour les sites habités par rapport à la consommation 2022 (consommation stable pour les salles de calcul et les sites d’observation isolés).
-baisse attendue de 15/% de la consommation de gaz par rapport à 2022 (Météopole = plus de 80 % de la consommation de gaz en Métropole) grâce à la poursuite de l’opération de récupération de l’énergie.
C – Dépenses d’intervention (part METEO-FRANCE de la contribution à EUMETSAT) : 2,8 M€
D – Dépenses d’investissement :
25,912 M€ de CP (hausse de 9% par rapport au BI 2023) répartis en
Fonctions Supports : 4,327 M€
Observation : 7,285 M€
Informatique et transmissions : 10,028 M€ (dont calcul intensif 7,364 M€, infrastructure pour les données gratuites 1,1 M€)
Production : 0,992 M€
Actions commerciales : 0,091 M€
Aéronautique : 2,384 M€
Recherche : 0,450 M€
Formation : 0
Contrats de recherche : 0,355 M€
investissement pour l’observation : modernisation réseau radar (3,1 M€) Trappes et Toulouse, maintenance réseaux de surface (1,1 M€) et renouvellement des capteurs utilisés dans les différents réseaux d’observation, modernisation réseau de radiosondage (110 k€), nouvelles bouées en Méditerranée (Vecchio, Calvi, Provence, Sardaigne) (1,8 M€)
investissement pour l’aero : mise en conformité UE des systèmes d’observation implantés sur les aérodromes (déplacement des capteurs) et systèmes d’information utilisés pour le traitement et la diffusion de l’information météorologique, poursuite du renouvellement des diffusomètres (425 k€), déploiement des nouveaux systèmes NICKEL et CHROME (290 k€).
rénovation énergétique des bâtiments (ligne fonctions supports) : 2,6 M€ pour les travaux du bâtiment CEN à Saint-Martin-d’Hères (phase 2 et raccordement au réseau de chaleur urbain), début des travaux DIRSO Mérignac ( maîtrise d’œuvre en 2024 avec lancement des travaux 2025 en 2025, installation de systèmes de gestion centralisée de l’ensemble des systèmes chauffage, climatisation et ventilation, dans les sites non équipés, rénovation du bâtiment Lavoisier à Toulouse, rénovation du restaurant de Toulouse, rénovation thermique des « petits » sites.
indicateurs financiers
à la fin de l’exercice 2024 sont prévus :
0 € de variation de trésorerie,
0 € de variation de fonds de roulement.
105,309 k€ de résultat patrimonial,
18,1 M€ de capacité d’autofinancement,
fonds de roulement : 35 M€
trésorerie : 27 M€
Le représentant de la tutelle, M.Lesueur, salue « la maîtrise du budget en dépit des aléas des coûts de l’approvisionnement électrique« .
Vote sur le budget initial
Pour 13, contre 0, abstentions 6 (représentants personnels).
VII Présentation de la stratégie de Météo-France en matière de service à l’aéronautique.
(présentation : DRI)(point déplacé dans l’OdJ à la demande du représentant DGAC)
résumé des propos du DRI : « Le projet stratégique tient compte du contexte évolutif très contraignant, des exigences de conformité et des exigences des partenaires et des usagers. Il est bâti sur une stabilité globale des moyens et a été présenté à l’ensemble des agents aéros, au CSM et aux organisations syndicales. Il a pour objectif d’une part, en priorité, le maintien de la certification Ciel Unique Européen, et d’autre part, de développer une activité commerciale. Pour cela, il faut orienter les activités RED sur les services innovants pour améliorer la sécurité et réduire l’impact environnemental et accompagner les agents par des formations, des outils plus performants. L’activité commerciale devrait passer de 0,7 M€ (2021) à 1,1 M€ (2026) avec un renfort d’un à 2 ETP. Cette stratégie commerciale se fera en fonction des moyens. Le planning est en discussion avec la DSAC.«
M.Ville (représentant DGAC) indique que le document stratégique était conforme sur ce qui avait été dit : « l’aviation subit actuellement une série d’injonctions parfois contradictoires, des pressions externes importantes de la part des clients, des impératifs techniques et l’obligation de réduction de l’impact climatique« . De plus, « cette stratégie est nécessaire et que la DGAC est alignée à100% avec ce document« , « l’interaction avec l’international est très compliquée » et en 2024, « il y a les J.O. et il ne doit donc y avoir aucune interruption du service durant cette période« .
Le SNM/CGT fait trois remarques :
1- On sait qu’on est dans un cadre contraint mais pour le SNM/CGT , ce plan stratégique apparait peu ambitieux : en gros, c’est le maintien de ce qu’on fait actuellement mais il est prévu déjà de redéployer le personnel dégagé par l’automatisation de certaines tâches, alors qu’il faudrait affecter plus de personnel pour l’aéronautique qui est notre plus gros secteur de recettes.
2- au niveau Organisation : l’aéro est un sous-service de DSM donc n’est pas à égalité pour discuter avec les autres directions (DSO, DSI, …). Il y a en plus un manque d’attractivité des postes aéros et un manque de développeurs pour la recherche pour l’aéro.
3- ce projet est inquiétant pour l’observation : il n’y a plus d’observation humaine à part sur 3 sites , avec encore plus d’automatisation d’ici 2028 : automatisation totale de l’observation sur ces 3 aéroports, automatisation partielle de la supervision des observations, automatisation partielle de la prévision zonale (chapitre 4.2 du document)
Le DRI répond que « sur l’automatisation, il n’y a rien d’écrit » (Nota : ah bon ?! il n’a pas lu la page 22 de son document où ce projet d’automatisation est exactement décrit ?!) mais ne fait pas de commentaires sur la question des effectifs.
La PDG répond, elle, que « on ne va pas transférer de postes sur l’aéro », »la DSM porte l’ensemble des produits aux clients et assure l’écoute client : les discussions entre services ne se font pas sur la base de la hiérarchie dans l’organigramme«
IV Priorités d’action 2024 de Météo-France.
(présentation DS/D)
Le document PA2024 est la déclinaison du COP et permet de suivre l’état d’avancement. Cette année le focus est porté sur la Vigilance, le dispositif des APIC pour informer les mairies et les préfectures des précipitations exceptionnelles, la préparation de l’arrivée des nouveaux calculateurs en 2025 (rappel : puissance de calcul multipliée par 6, avec 1,4 milliards d’euros de gains supplémentaires par rapport à la puissance actuelle pour un coût global estimé à 346 M€, installation prévue des futurs supercalculateurs à partir de mi-2026 et arrêt des supercalculateurs actuels mi-2027), renforcer l’offre de services climatiques (Outre Mer, agriculture, Ilots de Chaleurs), l’assistance aux JO 2024.
Un focus particulier est fait sur l’organisation territoriale et après plus de dix années de réorganisations, la Direction va présenter aux agents un document affirmant la stratégie territoriale de l’établissement, maintenant stabilisée en métropole et en outre-mer : « Cette stratégie territoriale sera l’occasion de réaffirmer la conviction de la direction générale de l’établissement de la nécessité du maintien dans la durée de la présence territoriale actuelle, dans tous ses domaines d’activité (observation, prévision, aéronautique)« . Un nouveau schéma de stratégie immobilière de l’établissement (SPSI), portant sur la période 2024-2028, doit par ailleurs être élaboré.
Concernant l’IA, on vise la première étape d’un futur modèle d’émulation par IA de la PNT, pour générer une base d’apprentissage d’échelle 2.5 km sur l’Europe de l’Ouest, à partir de réanalyses globales du CEPMMT
Répondant aux questions des administrateurs le DS/D et la PDG ont indiqué que le planning du COP serait suivi en 2024, à l’exception d’une incertitude sur l’acquisition de données tierces supplémentaires (données issues des antennes de téléphonie mobile pour l’estimation des précipitations , données d’observation issues des stations professionnelles agricoles, observation brouillard et visibilité par traitement d’images webcams par IA, observation de l’état de la mer à la côte en partenariat avec la start-up Waves’n Sea).
V Délibération sur la politique tarifaire relative aux données publiques.
(présentation DS/D)
Le seul changement par rapport au document présenté au précédent CA est la concrétisation de la proposition de la DINUM : « Au 01/01/2024, le nouveau portail d’accès meteo.data.gouv.fr (monté sur l’infrastructure du portail data.gouv.fr de la DINUM) permettra aux usagers télécharger les données du pack de données climatologiques de référence ainsi que les packages de données volumineuses, dont les modèles de prévision du temps, de manière fiable, gratuite et rapide (équivalent de l’ex-service payant PREMIUM) et à moindres coûts pour l’établissement« .
Tous les administrateurs se sont félicités de la gratuité des données.
M.Lesueur salue « un jour historique qui montre l’excellence de Météo-France n’en déplaise aux créateurs de polémiques« . Les représentants syndicaux ont indiqué que ce n’est pas la gratuité de la mise à disposition des données qui est gênante mais la non-compensation des pertes de ressources et des coûts qu’elle entraîne alors que la subvention publique diminue !
Vote sur la mise à disposition sans aucun frais des données publiques de l’établissement
Pour 13, contre 0, abstentions 6 (représentants personnels).
En conséquence, Météo-France proposera au 1er janvier 2024 une offre d’accès sans aucun frais par API et/ou packages et/ou téléchargement de fichiers pour toutes ses données publiques.
VI Délibérations relatives à des marchés :
– N°2330T0083-0084-0085, Travaux de rénovation énergétique du bâtiment du Centre d’Études de la Neige à Saint-Martin d’Hères,
– N°2399F0216-0217, Missions d’assistance d’ingénierie de bâtiment relative aux opérations d’infrastructures
– N°2336F0181-0182, Fourniture de coffrets extérieurs intégrés et de baies informatiques intégrées dans le cadre du projet Chrome de Météo-France
– N°2337F0072- 0073, Hébergement, développement, maintenance en condition opérationnelle et évolution des sites internet de Météo-France
Vote POUR à l’unanimité sur les quatre marchés et titulaires retenus, suite aux propositions de la CCA.
Concernant la mise en œuvre des clauses environnementales des marchés, la présidente de la CCA a mis en exergue la difficulté qui apparaît pour certains secteurs comme le bâtiment où les critères doivent être re-examinés et adaptés en fonction des montants et de l’importance des chantiers si on veut avoir des candidats (exemple : si on exige certains matériaux coûteux, on aura peut être des réponses pour un petit chantier mais pas pour un très gros chantier) et d’autres, comme l’informatique où l’application des normes iso-environnementales n’est pas toujours évidente (pour les data-center, on peut estimer les coûts par l’implantation des sites, le système de refroidissement, etc… alors que pour le développement, il faudrait étudier les ressources physiques demandées, les codes, etc…)
VIII Délibération relative à la validation du plan d’actions 2024 couvrant les risques budgétaires et comptables.
(obligation réglementaire)
Vote POUR à l’unanimité
PDG : » c’est le chargé de mission auprès du SG qui fera les contrôles en 2024«
IX Information relative aux travaux de recherche et d’utilisation de l’intelligence artificielle à Météo-France.
L’IA va toucher tous les domaines météos (instrumentation, observation, prévision, informatique, climatologie) même si c’est surtout l’observation et la prévision qui seront plus fortement impactés en premier. Il y a 80 projets sur l’IA en cours ou terminés, répartis dans toutes les Directions de Météo-France.
Il y a déjà 5 modèles de prévision par IA dans le monde en service depuis fin 2022 : 2 en Chine et 3 aux USA. Trois de ces modèles sont des produits GAFA (Google, Microsoft, Huawei).
L’IA s’adapte au changement climatique : elle apprend vite et est capable maintenant d’imaginer des scénarios et des situations qui ne sont encore jamais réalisées (exemple : situations avec de très hautes températures) et de les intégrer dans son stock de situations.
L’IA a des avantages mais exige des pré-requis couteux, notamment des bases de données pertinentes et facilement accessibles, une infrastructure GPU (processeurs graphiques capables d’effectuer d’énormes quantités de calculs) pour l’apprentissage, un stockage des données proche d’une machine d’apprentissage, une architecture neuronale et son mode d’apprentissage ainsi que des personnels formés.
L’IA prévoit beaucoup de choses mais pas tout : dans les dernières tempêtes elle avait prévu les évolutions et les déplacements mais pas le coup de vent qui a amené la vigilance rouge et qui n’a été vu que par les prévis et les modèles « classiques ».
L’IA a donc besoin aussi d’observations et de ré-analyses, et donc de modèles «classiques» : il faut continuer à maintenir et améliorer AROME et ARPEGE. Elle demande des moyens importants que M-F n’a pas et ne pourra se concrétiser qu’avec une coopération européenne, en liaison avec d’autres organismes comme l’IGSL.
Il y a aussi le problème de la souveraineté (vis à vis des GAFA et autres « Big Techs » qui reprennent les données Météo-France et dont on utilise les technologies pour récupérer et transmettre certaines données).
Ce problème, évoqué par tous les administrateurs, dépasse le seul cadre Météo-France : c’est un problème étatique et qui doit se régler au niveau de l’UE.
Prochain CA : le 15 mars 2024